Polémique sur le nombre des manifestants, polémique sur le taux de grévistes, polémique sur l’ampleur du mouvement lycéen… et même polémique sur l’ampleur de la pénurie d’essence. Qui dit vrai ? Comment s’y retrouver entre les déclarations des syndicats, pour qui « la mobilisation s’amplifie », et celles – impassibles – du gouvernement, pour qui « le mouvement s’essouffle » ? Qui croire entre les organisateurs qui, par exemple, annoncent 220.000 manifestants à Marseille, alors que la police, mais aussi les journalistes n’en ont compté que 22.000 ?
A ce stade du conflit, deux évidences : d’abord, le mouvement social dure, et de très nombreux Français y adhèrent, soit dans la rue, soit par sondages interposés. C’est la plus forte mobilisation populaire depuis l’élection de Nicolas Sarkozy à l’Elysée. Deuxième évidence : la bataille des chiffres et les déclarations ou communiqués de victoires de part et d’autre, désormais, relèvent plus de la propagande que de l’information objective. On sourit quand on entend Dominique Bussereau, secrétaire d’Etat délégué aux Transports, affirmer qu’il n’y a pas de problème d’essence, mais on ne croit pas, non plus, aux chiffres syndicaux sur le comptage des manifestants.
Finalement, pour les syndicats et les partis de gauche, comme pour le gouvernement, c’est de bonne guerre. Mais le public n’y trouve pas son compte. (France-Soir)
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